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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/35

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qu’il venait de quitter. En serait-il encore de même au 17e hussards ?

Philosophe par principes et par état, le colonel comptait sur les bonnes qualités d’Hortense, sur la beauté de Judith, sur la gentillesse de Marcelle, sur la bonne volonté de leurs amis, sur les sourires du hasard, que sais-je encore ?… sur ces rencontres inespérées, naturelles ou providentielles, qui surgissent inopinément dans l’existence nomade des ménages militaires.

Investie de toute la confiance de ses parents, Hortense, réfléchie par nature et prudente par système, s’était inféodé la charge d’intendant général de la maison.

Elle comptait, réglait, économisait de son mieux, tout en conservant les apparences extérieures les plus honorables.

Elle poussait des soupirs quand les voyages indispensables engloutissaient, dans une nuit de chemin de fer, les épargnes d’une année.

Elle souriait quand sa vigilance épargnait à la bourse de la famille des dépenses inattendues.

Son rôle d’économe se compliquait souvent de celui de frère-prêcheur, quand les exigences de