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Page:Berger - Les Femmes poetes de l Allemagne.djvu/97

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pudeur de ses épreuves, de ses « souhaits vains » ; mais ils « oppressent » ses chants et se devinent à travers la mélancolie qui imprègne ces derniers. Aussi ne connaît-on que peu de chose de sa vie intime. Elle ne se maria point : étant donnée sa nature délicate, élevée, on peut croire que l’idéal rêvé par ces sortes d’âmes ne se rencontra jamais sur sa route.

Si elle vante la « simple » de l’Évangile, elle en représente aussi la « femme forte ». Nulle peine, nulle déception n’abat son courage, sa volonté. Les échecs littéraires ne l’ont pas plus aigrie que les succès n’ont altéré sa modestie. Sa façon de comprendre la religion lui est bienfaisante. De plus, elle a l’instinct stoïque ; elle ne songe qu’à acquérir « une force qui l’élève et l’aide à se vaincre ». Elle engage les femmes à rechercher le même idéal. On sent en elle le contact du souffle rude et sain de l’air natal. Elle est, d’ailleurs, fort attachée à son pays de Westphalie.

Elle possède aussi un refuge contre les réalités tristes de la vie : le Rêve. Pour échapper à la sécheresse du cœur, elle s’abime « dans