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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/146

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célèbres, à la vérité, par ce qu’ils auraient pu faire ou ce que l’on croit qu’ils feront, que par ce qu’ils ont fait effectivement. Voilà la littérature de Belgique ! »

C’était un peu dur. Mais son pays ne doit point lui en vouloir d’avoir prêté la main au coup de fouet salutaire qui devait stimuler les énergies et faire éclore de beaux talents.

M. Edmond Picard a porté, sur Mlle van de Wiele, un jugement qui mérite d’être reproduit :

« Mlle van de Wiele, écrivant depuis des ans et des ans, a été inlassable et jamais médiocre. Elle m’apparaît un esprit clair, opiniâtre, souvent presque viril… Son style, sans avoir l’élégance d’écriture, qu’à tort ou à raison on attend de la femme, a le charme de la simplicité, de la netteté, celle-ci parfois un peu sèche. Son cerveau est de ceux dont il ne sort jamais une sottise. La passion ne chauffe pas ses écrits, mais ils sont imprégnés d’un bon sens un peu rude en accord avec notre psychologie, Elle observe avec attention et justesse. Comme plusieurs de nos écrivains, elle s’attaque, sans fléchir au contact de leur gravité, aux sujets qui tiennent à l’organisation sociale ou aux théories d’art. Bref, c’est une valeureuse, une attentive, une loyale ouvrière littéraire. »

Je me permets d’ajouter : Elle est aussi une apôtre, car dans la littérature comme dans la vie, elle s’est toujours attachée à dénoncer ou à détruire les tendances mauvaises, susceptibles de nuire au développement moral d’un peuple.