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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/156

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animées d’un souffle lyrique : Jupiter, Vision, la Prière, les Larmes du Cœur, où se glissent des sanglots contenus :

Elles s’amassent lentement,
Battant les paupières fiévreuses,
Et, sans retomber, lourdement,
Torturantes et douloureuses,
Elles retiennent la douleur
Ces terribles larmes du cœur !

Mme J. de Tallenay sait varier ses rythmes et en obtenir des effets heureux qui donnent à quel- ques-unes de ses pièces une allurè déjà plus moderne… On peut en juger par le petit morceau : La bonne Vieille, qui constitue une agréable « pièce à dire » :

Dans un coin sombre de l’église,
La bonne vieille en robe grise
Et mantelet
Egrène, en disant sa prière,
Les perles formant la filière
D’un chapelet.
Sa voix est triste et monotone,
Son dos voûté, son œil atone,
Et cependant…
Elle a dans cette solitude
De la grandeur dans l’attitude
En s’affaissaht.
Elle eut un passé de misère,
Et connut la souffrance amère
De bien des jours.
Elle eut la vision riante
D’un bonheur que son âme ardente
Attend toujours.