Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/157

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Perles de joies, perles d’ivoire
Portent la croix expiatoire
De mainte erreur…
L’espérance est toujours la vie :
Heureux celui qui rêve et prie
Selon son cœur..
Dans un coin sombre de l’église,
La bonne vieille en robe grise
Et mantelet
Egrène, en disant sa prière,
Les perles formant la filière
D’un chapelet.

La grande source inspiratrice de Mme J. de Tallenay est la nature ; campagnes belges et forêts du Nouveau-Monde mêlent, en son livre, leurs paysages aux évocations marines des lon- gues traversées ; l’admiration passionnée de la Nature est aussi un des signes caractéristiques du romantisme ; elle s’y nuance toujours d’une philosophie mélancolique qu’éclaire l’idéaliste rayon de la Foi.

Dans le fond, comme dans la forme, cette œuvre qui n’a été suivie, que je sache, d’aucun autre recueil de vers, appartient donc bien à l’école romantique ; j’ajouterai même que Mme J. de Tallenay est la dernière pure romantique de la poésie féminine belge.

L’influence qu’elle a subie se retrouve dans ses ouvrages en prose : Souvenirs de Venezuala, le Réveil de l’Ame, Vivia perpetua et les Treize douleurs, recueil de nouvelles où, avec une psycho- logie subtile, elle étudie les aspects multiples de la souffrance du cœur humain.