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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/159

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qui obtinrent un bon succès de presse et affirment, en une forme plus châtiée, les dons de l’auteur.

Par ces diverses œuvres, on peut aisément constater que Mlle Coppin sait, en dépit de l’entrave des règles prosadiques, sauvegarder l’élan, l’indépendance de la pensée et affirmer, par endroits, une force, une vigueur d’accent qui manque complètement à Mlle Leroy. Ainsi que Mme Hélène Swarth, en Hollande, Marguerite Coppin osa, la première, énoncer dans ses vers que la vie de la femme est enclose dans la route d’amour :

La tâche de la femme est d’aimer, simplement.

Plus que ceux qui souffrent par la faute de la passion, elle plaint ceux dont la vie en est privée, les Pauvres, ainsi qu’elle les appelle :

Je me sens parfois d’étranges tendresses
Pour les pauvres gens qui n’ont pas d’amour !
Je voudrais pouvoir, en flots de caresses,
Tout leur révéler au soir d’un beau jour.

Elle veut que l’amour soit ardent, excessif :

Tout luit, tout vibre, tout s’enfièvre ;
C’est sur le coloris ardent :
Rouge et chaud — ou corolle ou lèvre
Un air passionnel, mordant…
Je suis là. Ma chair est brûlée ;
Mes yeux sont éblouis, l’encens
Qui vient de la terre affolée
Monte pour mieux troubler mes sens…

- Elle aussi est exclusive et excessive ; elle s’engage toute :