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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/16

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vailla, avant tout, pour la gloire du pays belge, en cherchant à créer, à garder à sa littérature un caractère national.

Il y a là une usurpation inconsciente. Pour cette raison, j’ai tenu à laisser à la Belgique ce qui, en réalité, lui appartient.

Je sais bien que le mouvement flamingant de Belgique vise, de plus en plus, à opérer une scission entre les provinces de langue française et les régions où est parlé le flamand. La Hollande, forcément, en bénéficie… Mais, elle n’est pas la seule à profiter de cette tendance. Tout ce que nous pouvons souhaiter, nous autres, Français, c’est que l’élan peut-être excessif de cette croisade ne pousse pas les esprits et les cours à franchir, plus loin que la frontière néerlandaise, la ligne de fils barbelés qui, durant la guerre, séparait la Hollande de sa rapace voisine, la Germanie, dont l’influence est souvent aussi sournoise que néfaste. Gardons notre confiance en nous rappelant, précisément, qu’en des circonstances non prévues par Fromentin, la lointaine parenté qui lie les deux peuples de Belgique et de Hollande s’est affirmée par un échange spontané d’amitié. La voix des femmes fut, plus d’une fois, l’interprète de ce sentiment.

En effet, lorsque pendant la grande guerre, les femmes belges des pays occupés lancèrent, par la voie du journal Le Temps, un Appel aux femmes des pays neutres en faveur des malheureux civils soumis au traitement des forçats, un groupe de femmes hollandaises « au nom des