Aller au contenu

Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

milliers et des milliers qui, dans leur patrie, pensaient et sentaient comme elles », proclamèrent, avec un noble élan de sincérité, « leur sympathie, leur compassion, leur révolte contre l’envahisseur qui, abusant d’une force brutale, n’a reculé devant aucun méfait pour réaliser ses rêves criminels de maîtriser le monde ».

Cette réponse disait encore : « Entre Belges et Hollandais qu’un sort cruel avait jetés ensemble, des liens d’amitié se sont noués qui dureront bien au delà de cette guerre. Quoi que s’efforcent à vous en faire croire vos ennemis, sachez que la grande, la meilleure partie des nôtres ne leur pardonnera jamais le crime commis envers vous ! ».

Ce réconfortant souvenir remis en mémoire, revenons vers la seule Belgique… C’est chez elle que nous nous trouvons ici.

À écrire ces simples mots, une émotion m’étreint le cœur…

Chez elle ! Quelle évocation ! Ah ! certes, si, comme Française, comme artiste, j’ai goûté, autrefois, un vif et inépuisable plaisir à visiter ce pays si voisin, si frère du nôtre et d’un si puissant intérêt pour les amateurs de cités archaïques, de musées merveilleux, de paysages séduisants par leur charme de mélancolie ou leur aspect de fécondité, si, devant les remparts d’Anvers, je me suis sentie fière d’être la petite-fille d’un des Français qui, jadis, aidèrent ce « brave petit peuple » à conquérir son indépendance, quel trouble profond ne dois-je pas éprou-