Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/161

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Mais aimer, c’est verser à pleines mains ravies…
Quand on aime, on se donne, ô pauvres fous humains !
On donne sans compter, sans peser, sans attendre
Qu’on vous offre en retour ; et, d’amour, emporté
On s’oublie…

S’oublier, en effet, une grande parole l’affirme, c’est le secret du bonheur…., d’un bonheur qui n’est point, il est vrai, accessible aux âmes de qualité inférieure.

Les théories mises en pratique par Mlle Coppin nous renseignent sur la valeur de son âme. Ses cris de passion absolue et touchante rappellent ceux de notre Marceline Desbordes-Valmore, héroïne de l’abnégation amoureuse.

Ses vers sont imprégnés de cette force ardente et sereine qui soutient les cours dans la lutte et leur donne la victoire. Au cours des pages, on se rend compte qu’une foi vive, éclairée, n’est pas étrangère à ce stoïcisme. L’honneur et la foi sont les deux ailes qui soutiennent l’être humain au-dessus des tentations et des fanges, qui l’élèvent vers l’idéal sauveur :

Que ton Honneur, sans blâme ou tache,
Te soutienne devant l’humain !
Qu’il soit ton témoin, sans relâche,
Le bâton d’appui dans ta main.

Et que ta Foi soit cette force
Qui jamais ne peut s’épuiser,
Sève de l’arbre sous l’écorce,
Ame de feu dans le brașier.

Comme la plupart des femmes artistes qui ont souffert, Marguerite Coppin se console souvent