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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/163

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Les mots d’amour sont doux ; et j’ei souvent eu foi
Dans plus d’un cœur… Plus tard, on trouve sa méprise :
Le seul Amour vivant quand l’Amour agonise,
C’est Toi !

Laquelle d’entre nous, encore, ne sentira ses yeux se mouiller en lisant ces quatrains de Ta M ain ?

Ce matin j’ai pris dans ma main
Ta pauvre main, ta main si chère.
Elle me fut si douce, mère,
Si douce, le long du chemin…

J’ai pleuré de l’âpre misère
Qui creusa sous son scalpel fin
Ces rides — si nobles, ma mère !
Si tristes, dans ta pauvre main.

J’ai pleuré les doigts de satin
Qui jouaient dans mes doigts.
La vie a passé, pauvre mère,
La vie a passé sur ta main…

Je ne connais guère, sur ce thème, que le livre — portant le même titre, d’ailleurs — publié par Mme Lucie Delarue-Mardrus qui puisse être comparé à celui de Mlle Coppin, quant à la sincérité. de l’émotion.

Marguerite Coppin a, en effet, le don d’émouvoir, don devenu fort rare depuis que, dans la poésie, l’artifice et le snobisme ont remplacé le jet primesautier du cœur, depuis qu’on sacrifie les trésors de la pensée à « l’amas d’épithètes » blâmé par La Bruyère, et aux jongleries de la forme…