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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/164

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La note d’intimité douce, que j’ai indiquée comme l’une des caractéristiques de la poésie belge, se révèle en ce cycle. et se retrouve en d’autres parties de l’œuvre, notamment dans les Chansons pour tous et dans les Esquisses d’intimité des Poèmes de femme.

Et c’est bien là où je m’imaginais la voir vivre, à travers ses stances, que j’ai trouvée, un jour, Marguerite Coppin, près de la chère Maman aux cheveux blancs et aux jeunes yeux bleus…

C’est le rayon qui fait l’étoile,

dans une calme et déserte rue du vieux Bruges, à l’ombre du Beffroi dont :

Le flot des notes d’argent clair De toits en toits saute et crépite,

égrenant dans les airs :

Un refrain vieillot, pimpant, Tout embaumé de marjolaine Que chantaient les bergers d’antan Dans la plaine.

Elle est demeurée longtemps dans cette retraite, vouée à sa tâche de professeur, demandant à la poésie les éclaircies de sa vie monotone et laborieuse.

Puis, la tourmente est venue. Elle a préféré, pour la maladive Maman vieillie, l’exil à l’invasion ennemie. La fraternelle hospitalité d’amies anglaises a décidé les deux femmes à passer la Manche. Et c’est sur la terre étrangère, mais