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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/24

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dû, bien que si jeune, sentir profondément la guerre, puis se réjouir éperdûment que son grand petit pays ait su vaincre, de toute façon, celui de son ex-gouvernante, et, selon la forte expression de Victor Hugo, donner au monde « l’éblouissement de la vraie lumière ».

Lorsqu’on connaît bien la Belgique, on devine aisément le caractère dominant de sa littérature.

Le comte Henry Carton de Wiart l’a défini d’un mot : « Le vrai domaine de la littérature, c’est l’émotion[1]. »

La littérature belge, en effet, est née, s’est développée au rythme des battements du cœur du pays.

Est-il étonnant, après cela, de constater que cette littérature qui eut, pour premiers balbutiements, des épopées, et dont le véritable éveil s’opéra aux sons de la diane lancée par la voix d’Ulenspiegel, le héros national, d’une saveur si flamande, subit profondément l’influence de la grande guerre ?

De même, peut-il sembler surprenant que, de tout temps, le coup d’archet de l’émotion ait, au souffle de l’air natal, fait éclore, en Belgique, beaucoup de poètes ?

La poésie est comme la respiration même des peuples doués de sensibilité. La poésie belge

  1. Les Confins de la Littérature et de la Science.