Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/37

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linguistique a été propice à l’éclosion d’œuvres originales et fortes.

Les premiers noms féminins mentionnés dans les annales intellectuelles de la Belgique ne sont pas précisément des noms d’écrivains. Mais tous les arts étant parents, ce n’est point sortir tout à fait de notre cadre que d’évoquer ici les sœurs Harlindis, ou Herlinde, et Reynula, ou Renilde qui, ayant fondé une sorte de couvent pour l’éducation des jeunes filles, y enseignaient à leurs élèves les premières notions des lettres et des sciences et surtout l’art de l’enluminure. On possède, de ces deux religieuses qui, par la suite, furent canonisées, deux évangéliaires remarquables déposés dans le trésor de l’église de Maeseyck (Aeck-sur-Meuse).

Ces artistes vivaient au VIIIe siècle. Elles évoquent le souvenir de l’Alsacienne Herrade de Landsberg, abbesse du Couvent de Sainte-Odile, qui, dans la retraite du mont boisé, composa le curieux et précieux Hortus deliciarum, joyau du XIe siècle, que le feu ennemi détruisit à Strasbourg, en 1870.

Quatre siècles plus tard, une autre nonne, pourvue, celle-ci, par le ciel, du don divin de poésie, se rendit célèbre dans les Flandres en écrivant des chants mystiques d’une ardeur, d’un lyrisme remarquables tant par la beauté de l’inspiration que par l’harmonie et la force de l’expression.