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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/68

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que fit représenter la Chambre de rhétorique, dite du Rosier, à Amsterdam.

Ces « chambres » poétiques portaient des noms de fleurs et se choisissaient des devises dans le goût courtois de l’époque.

Les bourgeoises des grandes villes flamandes étaient fort riches ; elles aimaient le vrai luxe, les distractions et tenaient leur place dans la société. Trois siècles plus tôt, les magnifiques atours de leurs aïeules avaient excité la jalousie de notre reine, Jeanne de Navarre, en lui arrachant un cri de surprise dépitée, lors de son voyage à Bruges, en compagnie de Philippe le Bel : « Je me croyais seule reine ici, j’en vois plus de six cents ! » Ces « femmes de qualité », dépeintes par Olivier de la Marche dans son Parement et triomphe des Dames d’honneur, provoquèrent aussi l’étonnement admiratif de Marguerite, reine de Navarre, lorsqu’elle traversa les Flandres, en 1574, sous la conduite de don Juan d’Autriche, pour aller prendre les eaux de Spa.

Ne se contentant pas d’être fortunées et bien parées, les « dames » belges aimaient aussi à s’instruire et témoignaient d’un goût très vif pour la lecture ; les romans français, en particulier, leur plaisaient.

C’est un livre concernant les femmes, l’Institution d’une fille de maison noble, qui eut l’honneur d’étrenner les presses de la célèbre imprimerie Plantin, en 1515.

On sait que cette maison, dénommée la perle d’Anvers, fut fondée par un Français, originaire