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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/69

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de la Touraine et dont la femme était Normande. Christophe Plantin laissa l’imprimerie à son gendre Moretus, dont la postérité continua la même œuvre dans la même demeure. L’imprimerie avait la spécialité des livres d’Heures aux fines enluminures.

Depuis une quarantaine d’années, la ville d’Anvers l’a achetée et y a organisé un musée des plus intéressants.

La petite cour à arcades enguirlandées d’une vigne plusieurs fois centenaire, dont les festons encadrent les fenêtres aux menus carreaux sertis de plomb, est un bijou de grâce archaïque qui offre un heureux contraste avec certaines reconstitutions malencontreuses de l’art germain, comme les lourdes masses rougeâtres de la Maison des typographes et de la Maison des libraires, à Leipzig.

L’esprit d’un peuple se retrouve jusque dans les pierres de ses monuments.

Au xviie et au xviiie siècle, les diverses tentatives faites par les Belges pour se créer une littérature personnelle échouèrent à cause des luttes tour à tour religieuses, militaires, civiles, qui désolèrent le royaume.

Toutefois, si l’on en croit certains mémoires, la cour de Bruxelles fut très brillante, au xviie siècle, lorsque les souverains Albert et Isabelle[1] y recueil-

  1. Isabelle d’Autriche, qui était petite-fille de Charles-Quint