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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/70

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lirent les émigrés princiers de France, notamment Marie de Médicis, Gaston d’Orléans et leur suite.

Les détails contés pittoresquement par M. Ernest Gossart dans son article : L’Auberge des Princes en exil[1], ressuscitent à nos yeux les fêtes, les joutes, les soirées qui s’y succédaient. À la mode espagnole, les hommes célébraient leurs belles en faisant donner des sérénades sous leurs fenêtres. Une des « reines » les plus entourées était la princesse de Chimay. Mais tout ce galant manège n’allait pas sans rivalités, jalousies et querelles. Des duels s’ensuivaient ; ils avaient leur dénouement sur la grand’place de Laeken, ce petit Versailles de la cour bruxelloise ; blotti dans la verdure, s’y érige le château royal, rebâti sur les vestiges de celui qui fut, en 1899, la proie des flammes, et où Napoléon Ier, en 1812, avait signé la déclaration de guerre à la Russie…

Au xviiie siècle, les arts, en Belgique, rayonnèrent d’un plus vif éclat que les lettres, avec les grands noms de Rubens, de van Dyck, de Jordaens, des Téniers, de Rembrandt, de Gérard Dow… La musique, même, surtout dans le pays wallon, florissait avec succès depuis deux siècles. De Roland de Lattre et ses contemporains à César Franck, en passant par Gossec et Grétry,

    pet fille de Philippe II d’Espagne. C’est elle qui donna son nom à une couleur jaunâtre, en gardant sur elle, durant trois années, — dit la tradition — la chemise qu’elle avait fait vœu de ne quitter qu’à la fin du siège d’Ostende, défendue par ses troupes.

  1. Revue de Belgique (15 avril 1902).