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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/71

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l’harmonieuse chaîne des musiciens ne s’est pas interrompue du xve siècle à nos jours.

Marie-Thérèse d’Autriche essaya de donner une impulsion aux travaux intellectuels en fondant à Bruxelles, en décembre 1772, l’Académie des Sciences et Belles-Lettres[1].

Elle eut le bon goût d’apprécier l’homme de race et d’esprit en qui s’incarna, vers le milieu du XVIIe siècle, la pensée belge, le prince de Ligne, dont le domaine de Bel-Œil, près d’Ath, fut, pour la société aristocratique de Belgique, ce qu’avait été, un demi-siècle plus tôt, en France, le château de Sceaux lorsque le duc du Maine en était le propriétaire.

Dans le temps qui précéda sa demi-disgrâce, causée par les affaires d’Autriche, le prince de Ligne partageait ses dons d’éloquence et de courtoisie entre ses aristocratiques compatriotes et les souveraines des cours étrangères.

Ses relations avec Marie-Thérèse d’Autriche et Catherine de Russie, dont il recevait les grâces impériales, ne l’empêchaient point d’utiliser les fantaisies de sa verve épistolaire en faveur de la marquise de Coigny et de la juive berlinoise Rahel Lewin[2].

Ce poète, qui n’écrivait que de pauvres vers,

  1. Quelques années plus tard fut créée aussi, à Liège, la Société libre d’émulation, qui végéta et s’occupa surtout d’encyclopédie.
  2. Sur Rahel Lewin, lire : Un salon allemand, dans l’ouvrage de M. A. Bossert : Essais de littérature française et allemande (Hachette, 1918).