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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/72

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laissa derrière lui un sillage lumineux parce qu’il sut la grâce et le pouvoir du sourire. Il puisa son optimisme à la plus riche des sources : l’amour de la nature. « Cet homme, remarque très justement M. Gérard Bauer, goûtait pleinement les choses parce qu’il les abordait avec un sourire frais et neuf[1]. »

Les nombreux historiens littéraires, biographes, chroniqueurs qui se sont occupés du prince ne font aucune allusion à l’élément féminin de la famille de Ligne, qui aidait le châtelain de Bel-Œil à faire les honneurs de son fastueux domaine.

Si l’on ne savait qu’il eut un fils tué en Argonne, à la bataille du Chêne-Populeux, dans les rangs autrichiens, en 1792, on serait tenté de le croire célibataire.

Sa femme, une Lichtenstein, gouvernait cependant la maison d’une main despotique durant les longues absences de l’époux voyageur. Et il y eut aussi, dans les merveilleux jardins de Bel-Œil, une petite fée qui ensoleilla cet éden avant d’y jeter, par une faute folle, le désarroi et la douleur. C’était la jeune femme du fils aîné du prince, une Polonaise, Hélène Massalska, élevée à l’Abbaye-aux-Bois, puis mariée à 15 ans, jolie et capricieuse poupée, trop éprise de plaisir, au gré de son mari, plus sérieux, qu’elle finit par abandonner[2].

  1. Écho de Paris du 9 mars 1922 (Coup d’œil sur Bel-Œil, par le prince de Ligne, annoté par M. le comte de Ganay).
  2. Il faut savoir gré à M. Lucien Perey d’avoir su, de façon