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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/73

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La petite princesse Charles de Ligne s’entendait bien avec son beau-père ; il y avait entre eux des affinités, un peu-le même esprit brillant et superficiel, le goût de vivre et de paraître, un sens aigu de l’observation, du bon sens.

Il écrivit ses Mémoires, elle laissa un Journal rédigé du temps qu’elle était pensionnaire à l’Abbaye-aux-Bois. Cette œuvrette d’une enfant de 14 et 15 ans — plus tard imprimée sur les presses installées à Bel-Œil — rappelle, par ses qualités de spontanéité, d’absolue franchise sur soi et envers les autres, d’indépendance et de jugement, le fameux Journal qui rendit célèbre la précoce et séduisante Marie Bashkirtseff, de race slave, elle aussi.

Malgré les efforts tentés par Charles de Lorraine, alors vice-roi des Pays-Bas, puis par l’archiduchesse Marie-Christine, « gouvernante » du pays, et de son mari, l’archiduc Albert, qui, tous trois, s’efforcèrent d’encourager les lettres et les arts, il survint, à ce moment, en Belgique, dans le clan féminin en particulier, une « vague » d’indifférence et de paresse à l’égard des occupations intellectuelles. M. Oscar Grosjean nous cite l’opinion d’un étranger qui séjournait alors dans

    très captivante, sauver de l’oubli la figure de cette jeune Hélène Massalska, princesse de Ligne. Son ouvrage, très documenté : Histoire d’une grande dame au XVIIIe siècle ; la princesse de Ligne (Calmann-Lévy, 1923), nous donne, avec de nombreux fragments du « Journal », le récit de la vie d’Hélène jusqu’au moment où, après l’abandon coupable et la demande de divorce que son veuvage imprévu rendit inutile, elle devint la troisième épouse du comte Vincent Potocki.