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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/78

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haut, provoquèrent la collaboration enthousiaste d’écrivains remplis de foi et d’ardeur pour cet apostolat. Au milieu d’eux, Hendrik Conscience[1], auteur de trois œuvres successives, l’Année des Merveilles (Het Wonderjaar) (1837), le Lion de Flandre (1888), le Conscrit (1850) apparaît comme un héraut d’armes qui, en exaltant les gloires du passé, jette, parmi ses contemporains, de nouvelles semences de vie nationale dont il tirera lui-même profit pour mieux comprendre et dépeindre le cadre et les âmes de son pays.

Sa célébrité, non plus que celles de son rival, Dominique Sleeckx, plus rude et moins optimiste, de son émule Snieders, ou de Mevrouw Courtmans[2], au talent fécond et précis, ne font pas oublier la floraison de poètes qui, par ailleurs, illuminent le « jardin » de cette école. Ledeganck, barde évocateur des « trois villes-sœurs »[3], Anvers, Bruges et Gand, a été pour le peuple flamand, ainsi que le dit si bien M. Vermeylen[4], « une force morale ». À ses côtés, brillèrent le sympathique Prudens van Duyse, Théo van Ryswyck, d’une inspiration moins large, mais mélodieuse aussi, la sensibilité fine de De Laet, celle plus familière de van Beers, qu’on

  1. Né à Anvers en 1812, mort en 1883, fut conservateur du Musée de Bruxelles.
  2. L’une des plus importantes romancières flamandes (voir p. 92).
  3. De drie zustersteden.
  4. Les lettres néerlandaises en Belgique depuis 1880, conférence faite à l’Exposition universelle de Liège, en 1905 (C. A. J. Dishoek, édit., Bussum, 1906).