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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/80

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geste hospitalier en faveur des proscrits politiques dont certains s’appelaient Proudhon, Quinet, Alexandre Dumas, Emile Deschanel, Victor Hugo…

Ces philosophes, ces orateurs, ces écrivains, ces poètes rendirent à la Belgique bienfait pour bienfait. Leur pensée puissante, leur voix entraînante contribuèrent à l’éveiller de sa torpeur en même temps qu’elles l’imprégnaient des meilleures substances de la culture française.

Ainsi, les deux peuples purent coopérer à la même œuvre intellectuelle et morale.

Ils se sentirent aussi plus solidaires l’un de l’autre, avec, peut-être, l’obscure prescience de la future épreuve commune qui les unirait à jamais par le plus fraternel des liens.

Dès l’aube de cette période de réveil, peu après l’apparition des Primevères d’André van Hasselt, deux femmes offrirent presque simultanément au public les prémices de leur butin poétique.

L’une d’elles, Mme Félix de la Motte, d’origine flamande, compte cependant parmi les auteurs de langue française ; l’autre, Mevrouw van Ackere-Doolaeghe, au contraire, était une pure flamande, ce qui permet de différencier, dès le début, l’inspiration et l’expression propres à chacune des deux races.

Mme Félix de la Motte, née Coralie van den Cruyse, appartenait à une famille aristo-