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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/82

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Les arts furent créés pour l’âme…
Avec eux point de solitude !

. . . . . . . . . .


L’homme qui s’attache à l’étude
Ne recueille que des fruits mûrs.

Il lui arrive de défendre, non sans malice, la cause des femmes écrivains. On pourra juger de ses arguments par le poème intitulé les Bas-bleus qui répond, sans doute, à l’attaque d’un confrère antiféministe et contre quoi Barbey d’Aurévilly se fût plu à décocher une de ses flèches :

Cher Méphistophélès, dont le vers graveleux
N’est point le fait d’une mazette,
À mes consœurs, à ces pauvres Bas-bleus,
Tu donnes, en jouant, de bons coups de lancette !
Écrire est peut-être une erreur,
Mais c’est une erreur qui console.
Quand l’homme, du savoir, gardant le monopole,
Doit-il de ses écrits s’ériger le censeur ?
Hélas, notre siècle sceptique
À dépouillé le cœur de ses rêves dorés ;
L’austère et sèche politique
À flétri d’un soufflet les amours émigrés.
Lorsque tout s’agite et fermente,
Lorsque l’esprit humain lutte dans la tourmente
Et s’agrandit de ses propres efforts,
Tu veux que la femme isolée
Cache sa vie inconsolée
Sous le sombre crêpe des morts !
Mais toi, Satan, chez qui l’esprit abonde,
Qui disputes au ciel le sceptre de ce monde,
Fais nous reculer de cent ans ;
Rends-nous les festins de familles,
La ronde à l’ombre des charmilles,
Notre âme simple et nos plaisirs d’enfants,
Voire même un galant, bien nigaud, bien timide,