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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/83

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Mais qui sente l’amour au cœur,
Et qui ne classe point dans son calcul sordide,
L’argent plus haut que le bonheur.
Lors tu verras la jeune mère
Endormant son poupon au bruit de son rouet ;
Elle ne lira point l’Iliade d’Homère
Ni le poème d’Arouet…
Elle sera bonne et bien simplette,
Ignorante, mais point coquette,
Telle enfin que tu nous voudrais !
Mais le temps a marché pour l’homme et pour la femme.
Du siècle, pour nos yeux, s’est rembruni le drame.
Et du bonheur, en aurons-nous jamais ?
Grâce à ton omnipotence,
Je veux te dire, en confidence,
Le secret de la femme auteur :
Elle écrit, vois-tu bien, car son âme la brûle ;
Souvent un timide opuscule
A donné le change à son cœur…

Mme Félix de la Motte dut approuver la définition de la gloire féminine donnée par Mme de Staël : « Elle n’est que le deuil du bonheur ».

Les lauriers dont nous couvrirons son, nom sont modestes…, plutôt des lauriers-roses, parmi lesquels on croit voir trembler la tige timide et douce du romantique : « Ne m’oubliez pas » !

Maria van Ackere, née Doolaeghe, est plutôt connue, en littérature, sous ce dernier nom, dont elle signa la plupart de ses ouvrages.

D’origine plus modeste, elle était la fille d’un potier de Dixmude qui fabriquait les conduits de canalisation servant au drainage des sols humi-