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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/92

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fade et conventionnel romantisme, les Heures poétiques de Mme van Langendonck, née Antoinette Rutgeerts, qui s’était précédemment fait connaître par une Épître aux Belges, en faveur des blessés de la guerre d’Indépendance, puis, par un recueil, les Aubépines (1844), apparaissent plus intéressantes à cause de leur pureté d’expression et de leur élévation de pensée.

Dans la préface de son livre, Mme van Langendonck dit modestement : « Flamande, je n’ai certes pas la prétention d’atteindre, même de très loin, aux sublimes compositions des grands poètes français de notre siècle, et si l’un d’eux eût, à ma connaissance, publié un livre d’Heures, je n’eusse pas osé faire paraître le mien, qui n’a peut-être d’autre mérite que d’être le premier livre d’oraisons entièrement rimé. »

Il y avait bien l’Imitation, de Corneille ! Mais elle n’était pas de ce siècle…

Les « oraisons » de Mme van Langendonck ont, d’ailleurs, plutôt l’air de méditations… qui ne font pas oublier celles de Lamartine… Toutefois, il faut leur reconnaître un sentiment de conviction profonde, comme dans le fragment de Prière du Matin :

De la nuit, lentement, le voile se replie…
La nature sourit à l’aube qui renaît ;
Et, sortant, du sommeil, mon âme recueillie
Te rend grâce, ô mon Dieu, pour ce nouveau bienfait !
Pour bien remplir le jour que ta bonté me donne,
Que ton œil protecteur, toujours suive mes pas,
Car le faible mortel que ta grâce abandonne
Dans ta voie, ô Seigneur, ne se soutiendra pas.