Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/156

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pas éclairer ma défaite ? Quant à toi, mon pauvre camarade, je ne puis te présenter à la comtesse à cause des fameux tapis dont je t’ai parlé. Mais le pays est très joli, rempli de sites charmants et de points de vue dignes du pinceau de l’abbé Delille. Promène-toi et reviens me prendre à trois heures. Tu trouveras certainement dans le village une auberge sortable, et peut-être feras-tu quelques honorables connaissances.

Turc s’élança dans le pays, tandis que le chevalier sonnait à la grille du château.

Sur le perron enguirlandé de fleurs nouvelles, en fort bel apparat et entourée de tout son domestique, Mme  de Vilanel attendait son chevalier.

Elle était habillée du vert le plus tendre et le plus significatif, et, au milieu du renouveau des bois et des prairies, elle semblait quelque Flore un peu mûre. Les épaules nues, mais dignes de l’être, émergeaient d’un cadre de dentelles noires et frissonnaient d’aise aux hardiesses des Zéphyrs. Elle avait à la main un mouchoir brodé, et, un peu serrée dans son corsage, se tenait droite et immobile dans une pose pleine de prestance.

Dire de Mme  de Vilanel qu’elle