dans l’ombre des coulisses. De quoi se mêlait-il, du reste, le malheureux ? C’était donc lui ? Pourquoi n’avait-il pas reparu à l’orchestre alors ? Tout donnait à supposer qu’après l’esclandre, il avait été remercié par le directeur. Elle s’expliquait les choses, à présent. Était-ce bête, mon Dieu, de ne lui avoir rien dit, à elle, Géraldine, à elle !
Un soir, quinze jours après, Violier, le contrebassiste, était monté dans sa loge, et, tout ému, le brave garçon, il lui avait appris que son camarade, un grand artiste, se mourait « à la lettre » d’amour pour elle. Elle avait cru d’abord à une blague de théâtre. « On nous en fait tout le temps comme ça. Mais cette fois, c’était du vrai, de celui dont on claque. » Violier l’avait tellement bouleversée en le lui racontant, qu’elle s’était mise à en pleurer elle-même toutes les larmes de son corps.
— J’irai, fit-elle, c’est sûr !
— Dépêchez-vous alors.
— En est-ce là ?
— Oui, il veut mourir. Il a brisé sa flûte. C’est le désespoir et la fin.
— Tout de suite après la représentation, alors. Venez me prendre.
— Et Bricolet ?