Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/186

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lui tendant le journal, c’est beaucoup mieux ainsi et de toutes manières. Voilà notre roman fini.

— En quoi ? releva-t-il.

— Comment, en quoi ? Et ta femme ?

— Eh bien ?

— Si tu l’épouses, c’est que tu l’aimes ?

Philibert secoua négativement la tête.

— Alors, c’est elle qui t’aime ?

— Oui, sourit-il, en l’étreignant pour l’embrasser.

Mais elle s’était soustraite d’un bond à l’étreinte.

— Minute, et pas de ça, Lisette ! Je ne suis qu’une pauvre fille perdue, mais je ne vole pas le bonheur des autres. Nous resterons bons amis, si tu veux, mais pour le reste, mon petit, fais-en ton deuil, c’est réglé. Foi de Géraldine, plus personne sous le baldaquin !

Et, cette fois, elle s’en alla tout à fait, « pour de bon ». Il ne la retint pas, mais quand elle eut disparu au tournant de la rue, il s’effondra sur le lit, en sanglotant. Il l’avait vraiment dans les moelles.

La presse ne mentait pas : Mlle Claire de Mourcey était charmante. C’était une fine fleur de noblesse et le dernier bourgeon d’un bel