Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/29

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LE PREMIER MOT


L’enfant venait d’atteindre ses sept mois. C’était une bête humaine magnifique.

A sa naissance, il pesait les neuf livres, ce dont son père — le diable m’emporte si je sais pourquoi — était fier comme Artaban même. Comme le parrain répondait au prénom discrédité de Benoît, le phénomène avait été déclaré, à la mairie et sur les fonts, sous celui d’Hilaire, pris tout bonnement au calendrier, à la date de sa bienvenue au jour qui nous éclaire. Le saint, en effet, qui préside aux joies et aux peines du 20 mai signe : Hilaire, au registre de la Providence. Ce fut, je crois, quelque évêque d’Arles, qui n’eut rien de gai que son nom.

Le ménage était l’honneur de nos douces Batignolles. Aux lieux où s’arrondit le dix-septième, il constituait l’un de ces couples exem-