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Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/346

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suis membre, pour racheter des cochons d’Inde de la vivisection à l’Institut Pasteur et pour leur rendre la liberté. Les lapins m’intéressent beaucoup moins. Je trouve le lapin bête.

« Adieu, ami Georges, et bonjour autour de toi. Ta cuisinière m’a fait passer de bonnes heures, les meilleures même, sur la terre ; mais, je m’obstine, pas assez de safran dans sa bouillabaisse et un peu trop d’ail dans sa brandade tout de même. Nous ne sommes pas à Marseille.

« Dis donc, j’y pense…. Sous prétexte que je dîne chez toi depuis quinze ans, tous les mardis, ne me fais pas la mauvaise blague de V… à ce parasite de S… Tu la connais ? Quand ce fut son tour de défiler devant la fosse du pique-assiette, il y laissa tomber son rond de serviette !… N’est-ce pas qu’elle est drôle ?

« Je ne te cache pas que j’ai choisi le moment où tu es, en Anjou, en train de réparer dans un abdomen les distractions génésiques de la mère Nature pour me faire passer le goût surfait du pain. Je te connais, tu voudrais me le rendre, et, qui pis est, tu me le rendrais ! Merci, il sent la sueur du peuple. Il en est fait du reste.

« La dernière pièce de D… — je l’ai vue hier — n’est pas bonne, mais le roman-feuilleton de G… me passionne. Quel dommage de ne jamais