Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/347

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savoir ce que la comtesse allait faire dans la caverne !

« E finita. Ma dernière cigarette pour toi… pour vous deux. Ouf !… — Ton MARÉCAT. »

Le docteur rentra et reprit :

— J’arrivai à temps, il respirait encore.

« Il s’était appuyé, assis à sa table, le menton sur le revolver et la balle, déviant sur la mâchoire, était allée se loger dans l’oreille. Il devait endurer le martyre, mais pas une plainte. C’était superbe. On n’imagine pas la force de stoïcisme de ces organisations byzantines qui, dans la vie courante, souffrent d’un pli de rose.

« — Ah ! c’est toi, murmura-t-il entre deux souffles haletants. Raté !… C’est ridicule…. Laisse-moi claquer.

« Outre que mon devoir m’ordonnait précisément le contraire, je ne connaissais à mon vieil ami aucune raison plausible, disons, si vous voulez, excusable, de disparaître de ce monde. Célibataire pratiquant et théoriciennes liaisons passagères, très à l’aise sinon riche, doué d’une santé de fer, recherché partout pour son esprit inventif et mordant, Marécat n’avait pour être heureux, si le poisson l’est dans l’eau, qu’à faire les cent pas académiques sur le bitume du boulevard, son élément.