Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/44

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Quoi, dans l’enfer !… Vous, Madame ?

— Puisqu’il y est, fut sa réponse rayonnante.

Et tout de suite elle ajouta :

— Il n’y faut, vous le savez, qu’un péché mortel !

Et elle me montra un petit guéridon à trois pieds, sur lequel s’étalaient des photographies de mon camarade de jeunesse, l’homme aimé pour lequel elle avait été faite par Dieu lui-même et qui l’attendait.

— Il ne souffre plus. Il ne pleure plus, il ne sent plus les flammes, m’expliquait-elle ; il est là, au pied de mon lit, prêt à m’emporter, tremblant de joie…. Je le vois.

Ma responsabilité m’apparut terrible, je l’avoue, et je voulus la dégager, car elle augmentait mon compte, déjà si lourd, d’incrédule adonné aux philosophies du doute expérimental. Elle comprit mon trouble profond, et elle reprit :

— Rassurez-vous. C’est une autre communication qui m’a décidée, car, hier, après votre départ, j’hésitais encore. La chrétienne convaincue qui est en moi, et qui y reste encore obstinément, n’était pas éclairée par la lumière de l’au-delà. J’ai évoqué la puissance astrale qui