Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/45

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guide ma religion même et qui l’assure des vérités du dogme révélé. Elles m’ont appris que si mon doux amant, si bon, si noble, si fidèle, endure, à cause de notre amour, les supplices de la géhenne dantesque, par contre, mon odieux et détestable mari a été recueilli dans les zones paradisiaques et placé parmi les anges pour son martyre conjugal et ses déboires. Sachant ceci à n’en point douter, ma résolution a été prise, et j’ai congédié le prêtre, vraiment trop dur, qui menaçait, par une absolution intempestive, de me remettre en présence de mon bourreau et de son assassin, l’intolérable Arpajou….

Sur ce nom, elle expira et je n’eus que le temps de recevoir dans mes bras sa belle tête aux tempes blanchies.

Un mois après, j’appris par une table tournoyante que ma vieille amie avait eu raison de croire en la bonté de Dieu et à sa justice. Elle me révéla qu’elle nageait en paradis avec mon camarade de collège, et que c’était Arpajou qui grillait en enfer, — et j’abandonnai mes recherches de psychomancie.