Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/74

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que plus tard. La vérité, si tu veux la connaître tout de suite, c’est que ça ronflait terriblement dans le triangle.

« — Peyrot, qu’il me faisait à l’oreille, est-ce que tu te souviens de quelque chose ?

« — Moi, non, mon général ; mais ça ne prouve rien, d’abord parce que je ne suis que lieutenant, et ensuite parce que, sur le moment, ça vous a peut-être échappé tout de même !

« — Au milieu de ce boucan ?… tu m’étonnes !

« — Bah !… laissez-le croire… pour l’Empereur !

« A notre arrivée à Londres, les plus grandes familles du pays s’étaient arraché nos vieilles peaux trouées pour les recoudre, bien entendu, car c’est ça, la guerre, et, quand c’est fini, on s’adore. Nous avions été enlevés par une aristocrate qui, au mérite d’être belle comme le jour, unissait la vertu d’être veuve. Elle nous faisait soigner dans son hôtel même sans regarder à la dépense. Et les petits plats, et les bons vins, et le linge blanc, et tout ! J’en avais, tu penses bien, mon compte. J’ai été pansé là par des mains où il y avait des bagues comme j’en souhaite à ta promise ! Mais, pour le général, c’était de la dorlotation ! La patronne vivait