Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/88

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— Mais autrement aussi, je pense ? avait souligné l’austère magistrat. Mlle Égarot est un parti de roi ?

— Elle n’aura pas un sou, monsieur le président. Tout ce que j’ai gagné appartient à mes créanciers, d’abord, et, s’il en reste, à ma chère femme.

Le d’Aguesseau moderne pâlit.

— Vous voulez rembourser vos victimes ?

— Recta, mon juge.

— Vous êtes fou !

— En quoi ?

— Je vous dis que vous l’êtes.

Et il faut croire qu’il l’était, en effet, et qu’on le serait comme lui dans la partie, de vouloir payer ses dettes, car, à la sortie de la mairie, le jour du mariage, le « spéculateur éhonté » et flétri par la vindicte publique, poussé doucement dans une auto entre deux aimable spécialités, fut hospitalisé, comme on sait de reste, dans la maison dite de santé où il vient de mourir.

Pauvre Loys Égarot, qui ne savait pas calculer !