Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/92

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— Mais n’importe, relevai-je bêtement, je suis à vos ordres.

Cette niaiserie de blanc-bec ne l’avait pas distrait de sa rêverie singulière.

— Vit-elle encore, votre charmante mère ?

Mon cousin répondit pour moi par un signe d’affirmation muette. Le terrible sabreur d’Afrique s’était retourné et il s’en allait en serrant ma carte dans sa poche, lorsqu’il revint à nous en demi-cercle :

— Alors… comme ça… j’en suis de la confrérie ?

Et le coup d’œil dont il appuya sa question était si énigmatique qu’il me désarma de toute contenance.

— De Navarre ?… soit, je suis Basque… mais de France ?… Voyons !

Devant cette ironie à la française, je perdis entièrement la boule :

— Mon général… on me l’a dit ! balbutiai-je.

Et, pour le coup, il se mit à rire :

— Combien vous faut-il de temps pour me l’amener par les oreilles ? Fixez vous-même. Un mois ? Six mois ? Davantage ?

— Qui ?

— Celui qui vous l’a dit.

— Comment, celui ?…