Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/93

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— Eh bien, oui, le sieur On… ou pour lui transmettre ma carte. Vous l’avez, ma carte. Mon adresse est dessus. Prenez un an, prenez-en deux, et revenez me voir, avec ou sans le sieur On. Et rappelez-moi au souvenir de votre charmante mère. Il s’en est fallu de ça… que vous ne fussiez mon fils.

Et, sans saluer, il disparut, nous laissant, Charles et moi, dans l’hébétement que vous imaginez.

— Tu vas le chercher, hein ? me dit mon cousin.

Le sieur On ?… Naturellement.

— Qui est-ce ?

— Est-ce que je sais, moi ! Mais il faut que je le trouve, il y va de mon honneur, cousin.

La recherche du sieur On est l’exercice mohicanesque auquel il faudrait astreindre les agents de police ou détectives ; mais qui est le Vidocq qui peut se vanter d’en sortir ? Le sieur On, où est-il ? Partout et nulle part, omniprésent, omniabsent, ubiquiste, réel et fabuleux. Ouvrez à la lettre O le Bottin de Paris, de la province, tous les dictionnaires d’adresses, vous n’y trouverez point le nom de On, avec ou sans particule, et pourtant la famille est innombrable, que dis-je ? universelle. Les On se cachent sous