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II

DEUX MOIS DE FÉRULE


L’Événement, qui venait d’être fondé six mois auparavant pour embêter Le Figaro, avait alors ses bureaux dans le magasin même qu’occupe aujourd’hui la librairie Flammarion, boulevard des Italiens, au coin du passage de l’Opéra. Ils étaient de plain-pied avec l’asphalte du trottoir et l’on y entrait en poussant la porte.

Le bâilleur de fonds, d’ailleurs unique, du journal, était cet Auguste Dumont dont le souvenir s’est enfoncé dans la petite nuit des feux de paille et qui d’ailleurs ne dut sa notoriété que sept ou huit ans plus tard à l’épithète homérique de : Dumont-le-pornographe dont Aurélien Scholl l’étiqueta à la suite d’un procès fait par le parquet au Gil Blas pour quelques contes licencieux qu’il y avait laissé publier sans les lire ou sans les comprendre.

Pour le moment, en 1872, Auguste Dumont n’avait qu’une idée en tête, mais de jour ou de nuit, à l’éveil