Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 3, 1912.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

V

UNE FÊTE À L’HIPPODROME


Le jeudi 18 décembre 1879, il y eut à l’Hippodrome une grande fête organisée par la Presse parisienne au bénéfice des victimes de l’inondation de Murcie, et La Vie Moderne résolut d’y prendre part.

Il s’agissait d’embêter L’Illustration et, du même coup, Le Monde Illustré, nos gêneurs, et d’arborer notre rivalité dans ce Camp du Drap d’Or de la Charité française par une manifestation d’art, disait Zizi, « espatouflante ». Le rôle d’espatoufleur relevait de mes fonctions directoriales. Je m’étais donc mis à l’étude. L’arène de l’Hippodrome avait été divisée par les organisateurs du festival en un certain nombre d’emplacements sur lesquels chacun des occupants devait édifier son pavillon et organiser ses attractions plus ou moins inventives. Je ne redoutais pas la concurrence. Il s’était peu à peu groupé autour des « Folies Bergerat » tant de sympathies joyeuses, que nous disposions véritablement de tout