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Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 3, 1912.djvu/152

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— Forain, lui dis-je, on en est toujours à l’alphabet de son art. Faites-m’en un pour La Vie Moderne.

— Un quoi ?

— Un alphabet, illustré de réalités.

— Lesquelles ?

— N’importe, celle de l’habit noir, par exemple, dont je vois un si beau modèle sur les pieds de votre malade.

Le fiacre qui m’avait amené me conduisit rue de Grenelle où Georges Charpentier centralisait l’administration d’une main sûre.

— Eh bien ?

— J’ai vu Forain. Tu sais que j’ai le nez. C’est une recrue de premier ordre. Mais il ne s’agit plus de coopérer. Il règne dans son ajoupa que ton chien refuserait pour niche, l’un de ces manques de matières premières qui passe à la fois notre entendement et nos souvenirs. Si tu veux que nous l’ayons, il faut envoyer là tout de suite quelques fioles de lait concentré pour un môme que je ne veux pas te décrire. Tu en reprendras le prix pour moitié sur le million que nous devons partager au règlement des comptes.

— Bien, fit Zizi.

Et Forain fit l’alphabet de l’habit noir.