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Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 3, 1912.djvu/85

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mais je n’aime pas les Mane, Thecel, Pharès. Mon viticulteur champenois projetait sur le mur une ombre satanique. — Quequ’c’est qu’ça ? fut mon cri de gorge. — Mon affiche lumineuse sur le boulevard. — Mais dans quelle langue ? En turc ? — Nullement, en bon français, mais, d’où nous sommes, vous la lisez à l’envers. Vue de la chaussée elle donne, de gauche à droite :

MERCIER ÉPERNAY CHAMPAGNE
et de droite à gauche :
CHAMPAGNE ÉPERNAY MERCIER
ce qui revient au même pour la publicité. Mais vous ne direz plus que l’entresol est sombre ?

Impossible, en effet, d’alléguer cette excuse dans l’incandescence de miroir d’Archimède que le père Prinsler venait de déchaîner. — Ainsi, soupirai-je, pour émettre quelques sons, c’est dix-huit mille francs, livres ou lires ? — Pardon, entendons-nous bien, plus la servitude, — Quelle servitude ? — Celle du transparent lumineux. Il reste en place. Je n’ai le magasin, dont je ne fais rien, que pour sa situation au centre de Paris et le tableau de feu que j’y allume. Vous le conserverez ou nous rompons tout de suite.

Que ne le pris-je au mot ! Mais il était écrit que pendant dix-huit mois de ma vie de myope je devais avoir devant le lorgnon miroitant la danse cryptographique de cet :

ENGAPMAHC YANREPE REICREM