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LA DEMI-RELATIVITÉ

sera plus mesuré par , mais par , et les deux trajets se trouveront effectivement égaux. Il faudra donc admettre qu’un corps quelconque se mouvant avec une vitesse quelconque subit, dans le sens de son mouvement, une contraction telle que sa nouvelle dimension soit à l’ancienne dans le rapport de à l’unité.

Cette contraction, naturellement, atteint aussi bien la règle avec laquelle on mesure l’objet que l’objet lui-même. Elle échappe ainsi à l’observateur terrestre. Mais on s’en apercevrait si l’on adoptait un observatoire immobile, l’éther [1].

Plus généralement, appelons S un système immobile dans l’éther, et S' un autre exemplaire de ce système, un double, qui ne faisait d’abord qu’un avec lui et qui s’en détache ensuite en ligne droite avec la vitesse . Aussitôt parti, S' se contracte dans le sens de son mouvement. Tout ce qui n’est pas perpendiculaire à la direction du mouvement participe à la contraction. Si S était une sphère, S' sera un ellipsoïde. Par cette contraction s’explique que

  1. Il semble d’abord qu’au lieu d’une contraction longitudinale on aurait aussi bien pu supposer une dilatation transversale, ou encore l’une et l’autre à la fois, dans la proportion convenable. Sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, nous sommes obligé de laisser de côté les explications données par la théorie de la Relativité. Nous nous bornons à ce qui intéresse notre recherche présente.