Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/149

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je puisse disposer sans des frais ridicules, combien je ferais entendre de choses qui vous sont à peu près inconnues !

Quant aux autres villes où j’ai donné des concerts, ce sont les ouvertures du Roi Lear, des Francs Juges et la scène aux champs de la Symphonie fantastique, qui ont produit le plus constamment de l’effet ; l’Adagio (scène aux champs) a frappé le public incomparablement plus que tout le reste. À Mannheim, ce sont les deux morceaux d’Harold, la marche des Pèlerins et la Sérénade qui ont eu les honneurs ; quant au final, nous n’avons pas essayé de le donner, l’orchestre n’était pas de force ; mais il a été enlevé à Dresde, sans toutefois que cette exécution approche de celle de Paris ; il n’y avait pas assez de violons et les trombones sont de trop honnêtes gens pour cette orgie de brigands.

Je vais tâcher de faire quelque grande exécution à Berlin. Après quoi, je m’en retournerai en concertant encore sur la route à Weimar et à Francfort, si faire se peut.

Dis-moi donc un peu où en est la gravure de mon traité d’instrumentation ; si tu n’en sais rien, fais-moi le plaisir de l’aller demander chez Schonenberger, boulevard Poissonnière ; c’est te demander en même temps de m’écrire. Tu adresseras ta lettre poste restante à Berlin. Fais-moi l’amitié aussi d’aller à l’Opéra, un de ces soirs, dire à Desmarets[1] mille et une choses de ma part et lui montrer cette lettre. Tu peux bien dire à Dieppo aussi que je n’ai pas encore trouvé son pareil, et que les trombones qui essaient l’Oraison funèbre me font bien mal à la poitrine, sans compter les oreilles. Et notre jeune armée de violoncelles,

  1. Violoncelliste à l’Opéra.