Aller au contenu

Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/205

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

te prie instamment d’aller de ma part chez Stephen de la Madeleine, nº 19, rue Tronchet, lui dire que, ne pouvant trouver ici le temps d’écrire quelque chose sur son excellente Théorie du chant, je te charge de me remplacer. Il te donnera son livre et tu feras entrer cette analyse dans le même numéro avec celle de l’ouvrage de Coussemaker. Si tu peux trouver le moyen de dire en une colonne et demie quelque chose d’important sur mes collections de chants, fais-le ; sinon, laisse-les pour une autre occasion.

Je veux seulement qu’on sache qu’ils existent, que ce n’est point de la musique de pacotille, que je n’ai point en vue la vente et qu’il faut être musicien, et chanteur, et pianiste consommé, pour rendre fidèlement ces petites compositions ; qu’elles n’ont rien de la forme ni du style de celles de Schubert.

Mademoiselle Moulin était au second concert. Je lui avais donné deux places ; mais sa mère est, je crois, absente de Londres. L’effet, je te le répète, a été de beaucoup supérieur à celui du premier concert, et l’exécution beaucoup meilleure. J’ai conservé le tambour de basque[1], parce que j’avais un habile artiste pour le jouer et qu’il a fait ces petits solos très délicatement et avec un excellent résultat de lointain, qui ne ressemblait pas à ce que nous entendions à Paris ; en outre, le pianissimo des timbales dans cette salle n’étant presque pas entendu, le contraste des rythmes eût été perdu en laissant la timbale seule. Non, c’est bien cela que j’ai voulu ; mais, pour le tambourin comme pour le violon, il faut en savoir jouer quand on s’en sert.

  1. Dans la scène intitulée : Tristesse de Roméo.