Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/342

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Puis, quand vous serez devenu fort, puissant, maître, et qu’il se verra dompté, il s’écriera en vous applaudissant :

« JE L’AVAIS TOUJOURS DIT ! »

Je suis constamment torturé par ma névralgie ; je vis néanmoins au milieu de mes douleurs physiques et écrasé d’ennui. La mort est bien lente ! cette vieille capricieuse !…

On exécutera quelques fragments de ma symphonie de Roméo et Juliette dans les prochains concerts du Conservatoire. Comment cet insolent public idiot va-t-il prendre cela ?

N’importe ! j’aurai au moins la joie d’entendre ce que j’ai fait de mieux, exécuté par ce merveilleux orchestre ! Mais je ne conduirai pas ; voilà l’absynthe, comme dit Hamlet.

Mille compliments empressés à M. Gade, dont je voudrais tant faire la connaissance. On joue dimanche prochain une de ses symphonies au concert du Cirque. Si je ne suis pas confiné dans mon lit, je ne manquerai pas d’y aller. Veuillez saluer de ma part monsieur votre père.

Savez-vous que vous avez fait de grands progrès dans la langue française ? Votre lettre m’a étonné ; elle contient très peu de fautes. Allons, revenez vite à Paris, et, au bout de quelques années, vous finirez par parler français presque aussi mal qu’un Parisien.


CXLI.

À MADAME MASSART.


30 janvier 1866.

Chère madame,

Je suis toujours enchanté quand je vois arriver une enveloppe portant les deux lettres A M (Aglaé Masson ou