Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/83

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pas plus question de tes souffrances que de ce que tu appelles le génie de Beethoven, la sensibilité passionnée de Spontini, l’imagination rêveuse de Weber, la puissance colossale de Shakspeare !…

Va, va, Henriette Smithson et Hector Berlioz

seront réunis dans l’oubli de la tombe, ce qui n’empêchera pas d’autres malheureux de souffrir et de mourir !… »


V.

AU MÊME


La Côte-Saint-André, 9 janvier 1831.

Mon cher ami,

Je suis depuis huit jours chez mon père, environné de soins affectueux et tendres par mes parents et mes amis, accablé de félicitations, de compliments de toute espèce ; mais mon cœur a tant de peine à battre, je suis si oppressé, que je ne dis pas dix paroles en une heure. Mes parents conçoivent ma tristesse et me la pardonnent. Je partirai pour Grenoble dans six jours ; si vous me répondez, adressez néanmoins votre lettre à la Côte-Saint-André (Isère), et mettez mon nom Hector pour que la lettre ne parvienne pas à mon père.

Je vous écris dans le salon de Rocher, qui me charge de le rappeler à votre souvenir.