Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

gracieuse Majesté s’appeler Aïmata, être née en 1811 (moi rien dire de cela), avoir pris pour troisième mari un jeune arii[1] favori de votre père Pomaré III, qui lui donna son nom par amitié. Ne pas se douter que po veut dire nuit et maré tousser, et que votre arrière-grand-père Otou, ayant été fort enrhumé et toussant beaucoup une nuit, un de ses gardes avait dit le lendemain : « Po maré le roi » (le roi, tousser la nuit), ce qui donna à S. M. la spirituelle idée de prendre ce nom, et de s’appeler Pomaré Ier.

Les hommes de France savoir seulement que reine gracieuse avoir quantité d’enfants, et eux beaucoup rire de ce que gracieuse Majesté ne veut pas porter des bas. Eux dire aussi que belle Ouna trop fumer gros cigares, trop boire grands verres d’eau-de-vie, et trop souvent jouer aux cartes seule, la nuit, avec les commandants de la station française qui protège les îles.

Après déjeuner, juges des nations monter ensemble dans les galeries du palais de l’Exposition, pour voir l’ouvrage de vos belles mains, auquel ils venaient de donner le prix sans le connaître, et trouver aussitôt l’ouvrage charmant, et convenir que les couronnes de Taïti bien légères sont pourtant bien solides, plus solides que quantité de couronnes d’Europe.

Les juges des nations, aussi bien les arii[2] que les boué-ratiras[3], recommencer en descendant à parler

  1. Chef.
  2. Les chefs.
  3. Les cultivateurs, les propriétaires.