celles-ci à la grosse caisse, et le premier coup
de la grosse caisse amenait l’explosion finale !
Mon damné cor ne fait pas sa note, les timbales
ne l’entendant pas n’ont garde de partir, par
suite, les cymbales et la grosse caisse se taisent
aussi ; rien ne part î rien ! ! . . . les violons et les
basses continuent seuls leur impuissant trémolo ;
point d’écroulement ! un incendie qui s’éteint
sans avoir éclaté ; un effet ridicule au lieu de
l’éruption tant annoncée ! Ridiculus mus !. . . Il n’y
a qu’un compositeur, déjà soumis à une pareille
épreuve, qui puisse concevoir la fureur dont je
fus alors bouleversé. Un cri d’horreur s’échappa
de ma poitrine haletante, je lançai ma partition à
travers l’orchestre, je renversai deux pupitres ;
madame Malibran fit un bond en arrière., comme
si une mine venait soudain d’éclater à ses pieds ;
tout fut en rumeur, et l’orchestre, et les Académiciens
scandalisés, et les auditeurs mystifiés,
et les amis de l’auteur indignés. Ce fut une vraie
catastrophe musicale. Sérieusement, je tremble
encore en y songeant.
Il fallut pourtant bien en prendre mon parti, et quelques semaines après, maudissant l’Académie de Paris, qui, cette fois, n’en pouvait mais^ m’acheminer vers l’Académie de Rome, où je devais avoir tout loisir d’oublier la musique et les musiciens.
Cette institution, fondée en 1666, eut sans