tendait. Toute joyeuse, elle se leva et vint au-devant de lui.
— Je vous attendais ! dit-elle.
Il s’étonna.
— Vraiment ? Vous êtes tout plein gentille ! Mais je ne vous avais pourtant pas dit que je viendrais ce soir ?
— Peut-être un pressentiment ?
— Mêlions que ce soit un pressentiment… Alors, petite amie, quoi de nouveau ? Avez-vous beaucoup couru, aujourd’hui ?
— Oh ! oui ! depuis ce matin ! Enfin, j’ai peut-être trouvé quelque chose…
— Vraiment ? Tant mieux !
Elle haussa légèrement tes épaules.
— Oh ! ce n’est pas le Pérou, allez ! Je me suis présentée à deux ou trois adresses… Naturellement, il n’y avait rien à faire : c’était déjà pris, ou bien une autre, devant moi, a eu plus de chance… Vous connaissez, cela…
— Je connais ! oui ! Ensuite ?
— J’ai déjeuné à un bar du boulevard Bonne-Nouvelle… Et en sortant, j’ai eu la surprise de rencontrer une de mes anciennes camarades des usines Corbin et Levasseur…
— Et elle vous a dit qu’on pouvait vous reprendre ! s’exclama Jean, joyeux.
Elle secoua la tête.
— Vous n’y êtes pas du tout ! C’est elle, au contraire, qui a été remerciée…
— Non ?
— Eh ! si ! on licencie le plus qu’on peut en ce moment… Bref, elle est restée quelque temps dans ma situation… c’est-à-dire sans travail…
— Il y en a tellement, dans ce cas ! soupira-t-il. On en rencontre à chaque pas…
— Oui… Ce n’est pus drôle… Mais en ce qui concerne mon amie, elle a su à peu près se débrouiller… Et elle m’a conseillé de l’imiter…
— Que fait-elle ?