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LA VILLE AUX ILLUSIONS

maman soit jalouse, je lui amène en même temps une fille, qui l’aidera dans les travaux de la maison et pour laquelle je vous demande toute l’affection que vous avez déjà pour moi, car elle s’appellera sous peu Madame Jean Gardin… »


CHAPITRE X


Un an plus tard, vers la même époque, la ferme des Gardin s’affairait. On préparait le départ du jeune maître pour le service.

Jean et Marcelle étaient mariés depuis treize mois. Les parents avaient bien trouvé que la noce était un peu prématurée… Mais pourquoi attendre ? Et attendre quoi ? Les jeunes gens se plaisaient… Et puis, enfin, à la campagne, on se marie de bonne heure.

La vieille maison avait donc abrité sous son toit les nouveaux époux. Elle était assez grande pour en recevoir bien d’autres encore !

La vie avait été changée… Les deux vieux qui vivaient quasi-perdus dans l’immense ferme, avaient accueilli avec l’émotion et la joie que l’on devine, l’heureuse nouvelle… Tout simplement, maman et papa Gardin avaient ouvert grand leurs bras à l’orpheline et lui avaient dit :

— Du moment que tu es la promise à Jean… tu es notre fille, mon petiot. Ta place est ici, près de nous !

Courageusement, les jeunes gens s’étaient mis à la besogne. Elle était rude, parfois… Mais ils apportaient une excellente bonne volonté. En quelques jours, ils s’étaient mis au courant. Marcelle avait repris des joues couleur d’aurore, et courait tout le long du jour, du haut en bas de la maison.

La ferme était importante. Il y avait la laiterie, la