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LA VILLE AUX ILLUSIONS

ser à autre chose. Finalement, elle se tut et ils regagnèrent leur chambre, après un bonjour, bref de la part de Jean, timide de la part de Marcelle, qui se demandait ce que pouvait avoir son compagnon de maladie…

C’est que l’étudiant avait subitement pensé à quelque chose. Il se sentait beaucoup plus fort ; maintenant, il mangeait bien. À vrai dire, il était à peu près rétabli. Il allait demander son exeat et il voulait courir chez Arlette. Il avait besoin de la revoir, ou tout au moins d’être rassuré… Elle lui donnerait des explications, qu’il était certain de trouver excellentes avant même de les connaître…

Quand le docteur passa la visite, le soir, il lui exposa son désir. Celui-ci fronça un peu les sourcils.

— C’est évidemment un peu prématuré… Cependant, je ne crois pas qu’il y ait un danger quelconque à vous permettre de sortir, mon petit… Votre convalescence est presque achevée, c’est évident. Toutefois, si vous laissez l’hôpital, il faudra encore prendre des précautions : pas de surmenage, pas de privations ! Une alimentation abondante !

— Oui, monsieur le docteur !

— Bien. Je vais vous examiner encore soigneusement et si je ne trouve rien d’extraordinaire, eh bien ! demain matin, on vous permettra de nous abandonner…

La robuste constitution de Jean avait triomphé. Seule persistait encore un peu de faiblesse. Tout le reste allait bien et les organes avaient repris leur fonctionnement normal.

— Vous êtes presque un homme solide ! déclara le praticien en souriant. Je crois que vous pouvez quitter l’hôpital sans inconvénient, en observant, bien entendu, les recommandations que je vous ai faites…

L’étudiant promit tout ce qu’on voulut. Il lui tardait maintenant d’être dehors !

Il pensait partir dès le lendemain matin. Mais l’in-